Chapitre 2 : La Forêt des Illusions
En route vers la Montagne du Sceau, Ethan, Mira, et Orin savaient qu'ils devaient d'abord traverser la redoutable Forêt des Illusions. Cette forêt, mystérieusement enchevêtrée, était réputée pour ses voies mouvantes, influencées par le ballet des astres. L'on disait que ses charmes détenaient le pouvoir de matérialiser les rêves les plus profonds ou d'évoquer les peurs les plus noirâtres.
« Nous devons être sur nos gardes, » avertit Ethan, l'esprit aiguisé et préparé à toute éventualité.
Mira, voletant autour de lui, répondit avec une pointe d'humour : « C'est lorsque nous pensons être perdus que nous trouvons souvent ce que l'on recherche vraiment, n'est-ce pas ? »
Le vieux corbeau, Orin, acquiesça gravement. « La Forêt des Illusions chérit ceux qui cherchent à égarer leurs propres rêves. Restez unis, car c'est ensemble que nous découvrirons la vérité cachée derrière les mirages. »
Le trio pénétra dans le sous-bois embrumé, où les arbres semblaient chuchoter de vieilles balades. Leur approche méthodique des sentiers sinueux couvrait un scénario typique d'une énigme qu'il fallait dénouer.
« Regarde là-bas ! » s'écria Ethan, pointant du doigt un chemin apparemment dégagé. Mais lorsqu'ils s'approchèrent, le tunnel arbustif se dissipa en un simple mirage.
« Ah, tu es bien prompt à tomber dans les pièges d'illusion, cher Ethan! » dit Mira en riant, rendant visible le véritable sentier grâce aux élans de lumière que procuraient ses ailes.
Avançant prudemment aux côtés d'Ethan, Orin usait de sa sagesse. « Souvenons-nous que la forêt s'adapte à notre volonté. C'est par la compréhension de nos désirs que nous pourrons la traverser sans encombre. »
À chaque tournant, la forêt dressait sa panoplie d'illusions. Parfois, Ethan apercevait son village tel qu'il était avant la venue de Maëlor : prospère, vibrant de vie, les rires d'enfants résonnant dans l'air. D'autres fois, il revivait l'échec momentané d'un sortilège ou les paroles d'un ancien sage. Chacune de ces visions, déjà familières, le renforçait dans sa quête. Mais avec l'aide de ses compagnons, il apprenait à discerner le vrai du faux.
Lorsqu'ils atteignirent le cœur de la forêt, Mira invoqua un artefact légué par des ancêtres à la sagesse incrustée : la Clé de Cristal. La fée souffla doucement dessus, révélant un éclat pur qui fendait les illusions en failles irréelles. Le cristal pulsait en rythme avec l'énergie des lieux, et un passage jusque-là invisible s’ouvrit devant eux, un passage aux teintes bleutées niché dans le miroitement du couvert forestier.
« Voici le passage enseveli par les siècles. La clé a révélé la vérité, » murmura Orin, respectueux du mystère levé.
Mais l'épreuve de la clairvoyance ne s'arrêtait pas là. À l'orée du sentier maintenant dégagé, une créature mystique apparut, dansant entre la réalité et l'illusion : un majestueux griffon aux plumes argentées, dont le regard perçait l'âme. Son regard brillant scrutait les voyageurs, jaugeant leur courage.
« Qui ose troubler le sanctuaire de la Forêt des Illusions ? » demanda la créature avec une voix qui résonnait comme cent cloches. « Seuls ceux qui prouvent leur cœur ardent surpasseront les défis que je pose. »
Ethan prit une profonde inspiration. Il savait que ce test déciderait de la suite de leur périlleux voyage. « Nous venons en quête du talisman qui peut ramener la paix à Verden. Maëlor a plongé notre foyer dans les ténèbres, et nous devons l'arrêter. »
Le griffon inclina légèrement la tête, reconnaissant. « Alors, vos intentions sont pures. Mais il faudra montrer plus que de simples mots. »
L'épreuve consista en un ultime saut de confiance, une lévitation spontanée devant une falaise où l’imaginaire s'effritait en une chute libre dans l'inconnu. C'est l'union entre Mira, Ethan et Orin, galvanisés par leur amitié, qui leur permit de flotter avec lucidité sur l'énigme étoilée face à eux.
Dans un acte de bravoure authentique, ils s'élancèrent ensemble dans le vide illusoire qui se fit complice de leur ténacité, révélant le passage véritable vers la Montagne du Sceau.
Le griffon, témoin de leur détermination, s'écarta, ouvrant les portes du domaine caché. « Que vos cœurs purs percent les cieux avec la lumière de l'espoir. Continuez, valeureux cheminants. »
Ainsi, ils passèrent à travers le portail convoité, la certitude chevillée au corps que chaque épreuve ne faisait que cimenter leur amitié et leur mission. Ils savaient que l'ascension de la Montagne du Sceau serait une nouvelle fois parsemée d'épreuves, mais leur périple à travers la forêt avait renforcé leur détermination à surmonter chaque obstacle sur leur route.