Chapitre 1 : L'Appel de la Chanson Perdue
Le village de Harmonie était autrefois un endroit où chaque souffle d’air semblait fredonner une mélodie éternelle. Les notes flottaient librement dans les rues, s’immisçaient joyeusement dans les conversations des villageois, et tissaient les liens invisibles qui unissaient chacun à une essence musicale unique. Mais cette époque semblait appartenir au passé.
Alice, une jeune mélodiste du village, observa depuis la fenêtre de sa chambre le paysage autrefois vibrant de sons. Une tristesse douce mais tenace alourdissait son cœur. Les rumeurs disaient que le vent, en un caprice incompréhensible, avait emporté la mélodie la plus précieuse de Harmonie. Une mélodie ancienne dont on disait qu'elle guidait les saisons et apportait la joie aux habitants.
Timide mais persévérante, Alice avait toujours trouvé dans la musique un refuge et une expression claire de ses émotions souvent tuées par la réserve. Elle se souvint des paroles de la vieille sage Élénore, qui l’avait un jour guidée sur le chemin des harmonies perdues. Élénore avait murmuré, lors d’une de leurs inoubliables conversations, qu’une flûte intemporelle contenait potentiellement la clé pour restaurer la mélodie disparue.
Ce matin-là, Alice se pressa non loin du vieux moulin, un lieu où le vent avait l’habitude de jouer cette précieuse chanson. En approchant, elle rencontra Aria, une fée espiègle connue pour sa faculté à se faufiler le long des courants d'air invisibles. Aria, avec un sourire malicieux, flottait au-dessus du sol, ses ailes émettant une douce mélodie harmonieuse à chaque battement.
"Salut Alice !" lança Aria avec un éclat de malice dans les yeux. "Tu cherches encore des morceaux de cette vieille chanson, n'est-ce pas ?"
Alice hocha la tête, un peu surprise par l'arrivée de la fée. "Oui, je pensais que les murs du moulin abritaient peut-être des échos de cette mélodie..."
Avant qu'Alice ne puisse en dire plus, un bruissement d'ailes attira leur attention vers un corbeau aux plumes chatoyantes : Léon. Connu pour sa sagesse, il survola le duo en cercle, s’abaissant doucement avant de se percher sur une poutre près d’eux.
"Les murs ont des oreilles, mais aussi des souvenirs," déclara Léon d'une voix grave. "Il est possible que la chanson perdue ait laissé ici quelques empreintes." Sa mémoire impressionnante des chansons du passé fit frémir d'excitation le cœur d'Alice.
Heureuse de ce nouvel allié, Alice, accompagnée de ses amis, pénétra dans le moulin. L’endroit respirait les histoires d’antan, et chaque poutre semblait émettre un murmure en réponse aux brises qui s’engouffraient par les fentes de bois. En observant l’endroit, ils se mirent à chercher : Aria s’envola parmi les poutres, écoutant les murmures du vent, tandis que Léon analysait chaque écho, ses yeux perçants examinant attentivement les recoins sombres.
Alors qu'Alice passait ses doigts sur un mur autrefois orné de gravures musicales, elle sentit une vibration. Sous la couche de poussière, elle distingua une inscription, affirmant l'existence de la flûte intemporelle. "C’est ici," chuchota-t-elle. "C’est ici que nous devons chercher..."
Ensemble, leurs efforts éveillèrent des fragments de la chanson, semblables à de vieux chants retissant les fils d'une tapisserie oubliée. La quête commençait pour ramener la mélodie à la vie, mais l’inspiration des trois compagnons n’était qu’un premier pas vers une découverte qui les mènerait au-delà des anciens chants du moulin.
"Allons vers la Forêt Murmurante," déclara Alice, déterminée. "Ils disent que le vent s’y exprime comme nulle part ailleurs et qu’elle garde les secrets des anciennes mélodies." Aria virevolta autour d’eux en signe d’approbation, tandis que Léon pointa ses ailes vers la sortie.
Ainsi, leur aventure commença, unissant la profondeur d'Alice, la gaieté d'Aria et la sagesse de Léon vers une quête harmonique d'une chanson ancienne qui relierait passé et avenir, redonnant voix à un village en attente de sa mélodie.