Chapitre 2: L'Épreuve Luminescente
Alors qu'ils progressaient dans les profondeurs de la bibliothèque, Léon, Mirette et Borin ressentirent une énergie croissante, comme un souffle d’aventure murmurant à leurs oreilles. Ils traversaient des corridors obscurs, émerveillés par l'écosystème de livres qui s’y cachait. Chaque ouvrage semblait animé d'un léger frisson, comme s'il devinait le poids de leur mission.
"Par ici," souffla Borin, les guidant vers une intersection qui débouchait sur un passage tantôt éclairé, tantôt plongé dans l’ombre. Mirette voletait autour de Léon, captivée par les murmures qui s'échappaient des pages jaunies.
Soudain, ils débouchèrent sur une salle cachée, illuminée par des faisceaux de lumière enchantée. Les rayons, suspendus comme des rubans diaphanes, dansaient paisiblement au-dessus d'un grand prisme magique posé en son centre. Ses facettes miroitaient, projetant des arcs-en-ciel mouvants sur les murs. Léon, fasciné, sentit son esprit s'éveiller, chaque couleur attisant sa créativité endormie.
"Regardez !" s'enquit Mirette, ses yeux scintillants d’admiration. "C’est un prisme magique ! Chacune de ses lumières contient une partie du poème que nous cherchons."
Borin, sérieux, agita lentement ses ailes pour mieux contempler les reflets énigmatiques. "Les reflets ne sont pas là par hasard," dit-il pensivement. "Chaque faisceau est un indice à suivre, une phrase à déchiffrer."
Mirette, agile et brillante, se mit à jouer avec les rayons de lumière, modifiant leur trajectoire pour dévoiler des passages jusqu'alors dissimulés. "Regardez ces mots," dit-elle, tandis que les lettres jaillissaient sur le mur comme par magie. "Ils racontent un poème ancien, mais il manque des morceaux..."
Léon s'approcha, sentant une inspiration le submerger. "Je crois que je peux compléter ce poème." Avec une ferveur et une intuition inexplicables, il se mit à écrire, ses mains traçant des mots qui semblaient inonder son esprit depuis les lumières elles-mêmes. Les mots prenaient forme dans l'air, s'entrelacèrent avec ceux projetés par le prisme, et l'énergie de la salle résonna d'une manière nouvelle.
"C'est incroyable," chuchota Borin, ébahi par la vue. "Léon, tu es vraiment la clé de notre quête."
Les reflets se condensèrent peu à peu, formant une phrase complète qui flottait devant eux : "Celui qui lie l’éclat aux vers sacrés réveille l’espoir de l’éternité".
"Nous avons réussi," exhorta Mirette avec enthousiasme, virevoltant joyeusement autour de Léon. "C'est la première partie des Versets Perdus."
Mais à cet instant précis, une ombre photographia une silhouette menaçante à travers la salle, perturbant les faisceaux de lumière. Une inquiétude saisit le groupe. Cela ressemblait à un avertissement, brutal et glacial.
"Quelque chose ou quelqu'un ne désire pas notre succès," murmura Borin, levant un regard perçant vers l’origine de l’ombre.
Sentant le danger s'attarder, Léon se redressa, déterminé. "Peu importe les obstacles, nous devons libérer Auralis. Maintenant que nous avons le premier fragment du poème, nous devons continuer notre quête."
Ensemble, fortifiés par la lumière des vers découverts et entraînés par leur alliance nouvelle, ils quittèrent la salle, un pas de plus proche de la liberté d'Auralis. Pourtant, le spectre de l'ombre menaçante planait toujours au-dessus d'eux, indice tangible que leur chemin serait parsemé d'embûches et d'adversaires qui ne souhaitaient rien d’autre que leur échec.