Chapitre 5 : La Confrontation Finale avec Zlorna
De retour au Monde Perché, la bande hétéroclite menée par Lucas flottait au-dessus des nuages bigarrés. Leurs cœurs battaient d'une énergie flamboyante alors qu'ils approchaient de la demeure de Zlorna, le dernier obstacle entre eux et le sauvetage parfait.
Zlorna, fréquemment accompagnée d'un éclat menaçant, flottait telle une déformation du rire originel. Sa colère résonnait sous formes de vagues d'éclairs qui tapaient l'air autour d’elle, tordant même les couleurs du Monde Perché. Cependant, derrière cette façade rugissante, ils pouvaient apercevoir une ombre d'incompréhension et de tristesse dans ses yeux crépitants.
Lucas, fort de son intuition, se tourna vers ses camarades. "Peut-être que Zlorna n'est pas complètement mauvaise," proposa-t-il, réfléchi. "Elle a peut-être simplement perdu quelque chose d'important..."
Claire, Théodore et Charlie, comprenant sa vision, hochèrent silencieusement. Mysto s'alluma alors, ses pompons agités par la soudaine inspiration. "Quoi de mieux qu'une bonne blague ou une chanson farfelue pour réveiller l'âme d'un cœur en souffrance ?"
S’approchant davantage de Zlorna, Lucas prit la parole avec un calme apaisant : "Zlorna, nous voulons t’aider. Nous avons quelque chose pour toi." Les doigts habiles de Lucas rejoignirent ceux de Théodore le musicien, tenant des branches d'arbustes chimériques ; Claire saisit une flûte en forme de spirale de couleur arc-en-ciel, tandis que Charlie tint un xylophone fait de pierres bondissantes.
Lucas ajouta ensuite une touche spéciale : le "Calamidadicotrium", une machine musicale surréaliste qu’il avait agilement construite durant leur expédition. Des tuyaux amusants se résorbaient grâce à des maracas en écureuils alpins, et des tambours en guimauves rebondissaient tout autour.
Mysto, agile comme toujours, proposa un enchaînement de rires contagieux décuplés par un miroir portatif — un miroir issu de leur propre monde, reflétant leurs éclats de rire lorsqu'ils étaient à Plim-Plam.
Au milieu de ce songe mélodique, assourdi par l'inexorable colère de Zlorna, quelque chose commença à changer dans l'air. Les éclats d’énigme grouillèrent dans un concert cacophonique mais délicieux, comme un puzzle sonique se rassemblant peu à peu.
Les nuages menaçants autour de Zlorna se dissipèrent, laissant place à des volutes de confettis volants. Les défis d'autrefois ne restèrent que poussières traversées de brise colorée. Lentement, des sons de joie ont envahi l’entière surface, chaque accord caressant Zlorna jusqu’à toucher son cœur noyé de mélancolie.
Zlorna, à mesure que la musique réchauffait son être, laissa échapper un soupir — part ombre, part souffle. Puis, dans un instant inédit, elle éclata de rire, vibrant sur des échos harmoniques dans un torrent de rires partagés.
La sombre entité redevenait Chiffounette, une âme libérée, une habitante originale du Monde Perché enfin retrouvée. Ses yeux brillaient d'une reconnaissance touchante.
"Merci, Lucas, et tous mes amis," dit-elle en essuyant une dernière larme de gratitude. "Vous avez réveillé en moi un souffle perdu depuis longtemps."
La célébration éclata dans un festin luxuriant parsemé d'outils chantants organiseurs de ce qui semblait être les meilleures saucisses-noisettes chanteuses jamais grignotées. De grands feux d'artifice en corde de banjo illuminaient chaque recoin d'un univers tout récemment harmonieux.
Lucas, émerveillé de la démarche collective, comprit que la véritable victoire de ce jour ne fut pas seulement le sauvetage de ses amis, mais le lien d'une amitié singulière décrite par un sens infini de l'imagination.
De retour à Plim-Plam avec ses amis, riche d’émotions d’un voyage infini, Lucas observa les étoiles, le cœur palpitant d'un autre moiement de souvenirs éternels. Une nouvelle aventure venait de s’y imprimer, dans la splendide mémoire de leur monde singulier.